Depuis plus de vingt ans, Guilhem Dardé est vigneron à Octon, dans l’Hérault. Contre vents et marées, il a trouvé dans le vin son chemin de conscience. Le Mas des Chimères est situé près du lac du Salagou, en appellation Terrasses du Larzac.
Pour Guilhem Dardé, cultiver la vigne ne fait aucun mystère. « Les vins d’appellation sont des vins de terroir. Et pour que ce dernier s’exprime, il ne faut pas le massacrer ! Trop nourrie, la vigne devient obèse. Pour avoir de bons fruits, il faut respecter l’équilibre de la plante et les cycles », estime ce vigneron, regard noir à l’appui.
Car notre homme a connu bien des guerres -pour avoir été activiste au sein du Comité d’Action Viticole (CAV)- et l’amour aussi à Octon, son village natal. C’est là qu’il vit entouré de sa femme et de ses 4 enfants. La ferme de ses aïeux, il l’a reprise à 18 ans, en 1974. Une époque favorable à la polyculture. Et donc à une vie en totale autarcie.
Pourtant, Guilhem Dardé a d’abord voulu faire comme les autres. «Tout jeune, j’ai envisagé de palisser les vignes, de ramasser à la machine, et puis j’ai décidé de tout arrêter !» À contre-courant, notre jeune vigneron reprend alors le rythme des vendanges manuelles. Puis, les années 90 ont marqué son départ de la coopérative.
«À cette époque, je rasais les murs car ce départ était contre l’avis de mon père. Et il me portait peine de quitter la coopération. Moi qui suis convaincu qu’on a toujours besoin des autres. » En résonance à la chanson de Brassens « Les Oiseaux de Passage », il baptise son domaine le Mas des Chimères.

Puis le miracle s’est produit. Grâce à cette cuve de cinsault, il a découvert que l’on pouvait produire aux antipodes de la révolution qualitative du Languedoc. À l’orée des années 90, avec ses 17 hectares, Guilhem le sait déjà :
« Les cépages traditionnels vont disparaître au profit de cépages dits nobles, ceux de la mondialisation. Le chardonnay, le merlot, le cabernet ou la syrah. »
En homme de caractère, il relance la production de cinsault et de carignan. Puis, il élabore deux cuvées mono-cépages en vin de pays (aujourd’hui IGP) Coteaux du Salagou.
Ensuite, le second millénaire marquera la sortie de ses AOC Terrasse du Larzac (aujourd’hui AOP) rouges. Elles seront baptisées : Carminarèm, L’hérétique et Nuit Grave. Trois cuvées en écho à cette condamnation que l’histoire a si injustement portée au vignoble languedocien à l’époque du Midi Rouge.
« Nous sommes des créateurs de richesses. Et nos vins se vendent dans le monde entier. Mon chemin de conscience, c’est la culture biologique. »
Autour d’Octon, Guilhem connait chaque parcelle, les plaines rouges et les plateaux basaltiques pour leurs qualités agronomiques. Avec une production de 60 000 cols, ses cuvées restent à des prix abordables. Comme quoi on peut être un artisan du vin et voir sa production traverser les frontières. De l’Europe aux Etats-Unis, du Canada au Mexique.
Christelle Zamora, Photos : Olivier Maynard, article publié sous une autre forme dans un Hors Série Vent Sud paru en 2013.
Mas des Chimères, le bio pour chemin de conscience
Depuis plus de vingt ans, Guilhem Dardé est vigneron à Octon, dans l’Hérault. Contre vents et marées, il a trouvé dans le vin son chemin de conscience. Le Mas des Chimères est situé près du lac du Salagou, en appellation Terrasses du Larzac.
Pour Guilhem Dardé, cultiver la vigne ne fait aucun mystère. « Les vins d’appellation sont des vins de terroir. Et pour que ce dernier s’exprime, il ne faut pas le massacrer ! Trop nourrie, la vigne devient obèse. Pour avoir de bons fruits, il faut respecter l’équilibre de la plante et les cycles », estime ce vigneron, regard noir à l’appui.
Car notre homme a connu bien des guerres -pour avoir été activiste au sein du Comité d’Action Viticole (CAV)- et l’amour aussi à Octon, son village natal. C’est là qu’il vit entouré de sa femme et de ses 4 enfants. La ferme de ses aïeux, il l’a reprise à 18 ans, en 1974. Une époque favorable à la polyculture. Et donc à une vie en totale autarcie.
Pourtant, Guilhem Dardé a d’abord voulu faire comme les autres. «Tout jeune, j’ai envisagé de palisser les vignes, de ramasser à la machine, et puis j’ai décidé de tout arrêter !» À contre-courant, notre jeune vigneron reprend alors le rythme des vendanges manuelles. Puis, les années 90 ont marqué son départ de la coopérative.
«À cette époque, je rasais les murs car ce départ était contre l’avis de mon père. Et il me portait peine de quitter la coopération. Moi qui suis convaincu qu’on a toujours besoin des autres. » En résonance à la chanson de Brassens « Les Oiseaux de Passage », il baptise son domaine le Mas des Chimères.

Puis le miracle s’est produit. Grâce à cette cuve de cinsault, il a découvert que l’on pouvait produire aux antipodes de la révolution qualitative du Languedoc. À l’orée des années 90, avec ses 17 hectares, Guilhem le sait déjà :
« Les cépages traditionnels vont disparaître au profit de cépages dits nobles, ceux de la mondialisation. Le chardonnay, le merlot, le cabernet ou la syrah. »
En homme de caractère, il relance la production de cinsault et de carignan. Puis, il élabore deux cuvées mono-cépages en vin de pays (aujourd’hui IGP) Coteaux du Salagou.
Ensuite, le second millénaire marquera la sortie de ses AOC Terrasse du Larzac (aujourd’hui AOP) rouges. Elles seront baptisées : Carminarèm, L’hérétique et Nuit Grave. Trois cuvées en écho à cette condamnation que l’histoire a si injustement portée au vignoble languedocien à l’époque du Midi Rouge.
« Nous sommes des créateurs de richesses. Et nos vins se vendent dans le monde entier. Mon chemin de conscience, c’est la culture biologique. »
Autour d’Octon, Guilhem connait chaque parcelle, les plaines rouges et les plateaux basaltiques pour leurs qualités agronomiques. Avec une production de 60 000 cols, ses cuvées restent à des prix abordables. Comme quoi on peut être un artisan du vin et voir sa production traverser les frontières. De l’Europe aux Etats-Unis, du Canada au Mexique.
Christelle Zamora, Photos : Olivier Maynard, article publié sous une autre forme dans un Hors Série Vent Sud paru en 2013.
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