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Quand Combas tire le portait à Brassens
Robert Combas chante brassens
Culture - Tourisme

Quand Combas tire le portait à Brassens

Une quarantaine d’oeuvres du peintre Robert Combas sont actuellement présentées au musée Paul Valéry à Sète jusqu’au 31 décembre. L’artiste signe aussi un hommage inédit dans un livre-coffret de l’intégrale de Georges Brassens.

Décédé à l’âge de 60 ans à Saint-Gély-du-Fesc dans l’Hérault, Georges Brassens est plus que jamais parmi nous. Partout, expositions, concerts, lectures ou siestes acoustiques rythment une année dédiée au centenaire de la naissance de l’artiste né le 29 octobre 1921, à Sète. D’être célébré à Sète, le chanteur n’en serait pas étonné. Mais ce serait-il imaginé au musée Paul Valéry, portraitisé par un Sétois d’adoption ? Qui plus est un Maestro dans l’art de la Figuration libre de renommée mondiale. Pas si sûr !

Un hommage détonnant

Les deux hommes ne se connaissaient pas. Pourtant, aucune faute de goût ne vient perturber cet hommage. Tout est dans le ton. Cru, naïf, provocateur et bien enveloppé, à l’image du chanteur libertaire. Du haut de ses 64 ans, le chef de file de la Figuration libre à plutôt la côte sur le marché de l’art contemporain. Allure décalée, look punk, on le sait, il puise son inspiration dans un registre Bd et rock.

Robert Combas devant un portrait de Georges Brassens

« La plupart des dessins que j’ai vu de Brassens étant figés comme si on voulait le statufier, expliquait en 1992 l’artiste Robert Combas, je préférerais faire de lui 100 portraits en couleur avec les moustaches vertes ou oranges s’il le faut… » Et il a tenu parole. Il n’était pas question de rapporter sur les cimaises du musée Paul Valéry des oeuvres en noir et blanc !

D’abords, une série de 9 portraits sont autant de pieds de nez à nos actuels selfies. Le peintre les a réalisés en 2021, l’année même du centenaire de la mort de Brassens. Et les toiles sont des portraits inédits. Voilà une bonne raison pour se presser les admirer dans leur format originel !

Ajoutez à cela, une sélection de toiles déjà dédiées à un premier hommage à Brassens en 1992 à Sète. Et pour finir, Combas honore la ville de Sète. Avec son trait, il fait à la ville une sacrée bonne réputation. Alors, bien sûr Robert Combas fait dialoguer la peinture et la chanson. Pour le plaisir des sens, il écrit aussi à côté de ses oeuvres, ses impressions poétiques.

De la poésie, du trait et de la musique

Autant le dire, le trait épouse ici autant la poésie que la musicalité. En 1992, déjà, Robert Combas avait débuté ce travail avec Les amoureux des bancs publics, toile marquante. Mais sans oublier d’associer Sète, ses habitants au franc parler et à la gouaille locale. En témoigne Dans l’eau de la claire fontaine, peinture qui s’inscrit dans la série.

 » À Sète, il y a un argo dur, qu’on ne trouve nulle part ailleurs », assure le peintre figuratif. Et c’est de ce trait singulier qu’il tient aussi sa créativité. Alors sans tomber dans le monologue du peintre, le regard s’interrompt tout à coup dans la salle des portraits. Et là, Brassens se fait interlocuteur. Il nous saisit et apparaît avec humour, dans des traits vifs et colorés.

Tandis que partout l’auteur-compositeur exhibe sa pipe, le trait rock’n’roll du peintre et la bonhomie du chanteur se rencontrent.

Sète psychédélique

Au-delà du fil autobiographique, l’exposition garde tout du long Sète pour décor. Après les portraits de Georges Brassens, le spectateur est saisi par une vision de Sète saturée de détails. Le trait grouille de sens tandis que la ville portuaire s’anime.

Robert Combas

« J’ai voulu rendre un hommage à la ville de Sète, telle que je la perçois. Une vision d’elle dans mon jardin intérieur, un peu psychédélique », s’amuse Robert Combas.

Surtout, on ne se lasse pas des grands formats très fouillés, où Combas se met à chanter Sète avec ses yeux, son coeur et son trait. Un hommage dont on ne sort pas indemne.

Texte et photos de Christelle Zamora, photo d’ouverture Geneviève Combas

Un coffret collector en série limitée

Coffret Georges Brassens & Robert Combas : Dans un coffret luxueux, Robert Combas revisite le répertoire de G.Brassens. Pas moins de 10 galettes vinyle concentrent les 14 albums du chanteur-compositeur. Les dessins s’ils font écho à l’artiste et à l’exposition sont un hommage époustouflant. Le coffret collector permet de redécouvrir Georges Brassens version Combas ! Les textes sont signés Robert Combas, Michel Onfray, Jean-Marie Gavalda et Bernard Mascadé. Prix : 445€. À retrouver sur combas-brassens.com

A suivre, à faire, à lire…

  • Jusqu’en janvier 2021, l’agglomération de Montpellier célèbre Brassens, programmation sur montpellier.fr/brassens
  • Le musée Georges Brassens à Sète espace-brassens.fr
  • L’exposition Robert Combas chante Sète et Brassens au musée Paul Valéry museepaulvalery-sete.fr
  • Un livre de Jean-Claude Lamy avec des oeuvres inédites de Brassens
  • Un livre Robert Combas chante Sète et Georges Brassens, 35€ disponible au Musée Paul Valéry et paru aux éditions Loubatières


Christelle Zamora est une journaliste indépendante spécialisée dans le vin, la gastronomie et le tourisme. Elle a une formation de juriste en droit de la vigne et du vin, a suivi les cours du Wine and Spirit Education Trust (WSET), level 2 et 3. Impliquée dans la presse écrite de 1999 à ce jour, elle a co-écrit le Hors Série "1907-2007, un siècle rouge ardent" sur l'histoire du Midi rouge, période de fronde des vignerons languedociens et l'avancée de la mondialisation à compter des années 2000, pour Midi Libre. Pour ce titre, elle a intégré la rédaction des magazines pour 3 ans puis a été l'auteur d'un guide culturel. Parmi les artistes de la Bible de l'art singulier, éditions Livre d'Art en 2010. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont "Limoux, vignoble d'histoire et de légendes" aux éditions Privat (nov. 2018), "Le vin en 365 jours" aux éditions PlayBac (oct. 2019), Le vin et la dégustation intuitive aux éditions Féret (nov. 2019).

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