À Vinisud, une Shéhérazade du vin rencontre un fou d’Alicante. Il habite la planète Wine Mosaic. Pour elle, l’île de beauté est Santorin. Ensemble, ils ont cheminé sur la route de cépages oubliés.
Faire connaître des cépages oubliés du pourtour méditerranéen au plus grand nombre est la motivation de Wine Mosaic. Une association pour encourager et préserver la biodiversité. Intention louable s’il en est, on a goûté, testé, écouté ces vignerons d’ici ou d’ailleurs. Tous défenseurs de la vinodiversité en somme. Un truc hyper tendance.
Alors dans le Languedoc, il y a cette histoire de l’Alicante. Celle de ce cépage mal aimé parce que trop teinturié. Qui aurait dit il y a quelques années encore que l’Alicante avait sa place sur une table étoilée ? Personne. Alors c’est vrai que dans le palais d’une Shéhérazade du vin, l’Alicante c’est quand même une sacré bagnole. Que dis-je ? Un camion ! Surtout quand il est passé en barrique.
Mais le vigneron Frédéric Puget ne s’en offusque pas. Avec sa soeur Béné, il veut produire les vins du grand-père. Et cela sur le terroir typique des Corbières. Que du mono-cépage. De chez qui ? De chez Fourtanier ! On a goûté deux cuvées dont le triple A (là-haut sur la photo avec l’aïeul au vélo).
Pour la petite histoire, on le reconnait à son étiquette. Le grand-père était cycliste. Un vin pour les poilus, les fous du vélo donc, d’Alicante et autres bombes tanniques. À Montlaur, dans l’Aude, le vignoble connait une petite altitude avec vue sur les montagnes. Pour les timbrés du vélo, il faut voir le paysage.
Quand vous aurez appris à faire du vélo avec une bouteille d’Alicante en poche, vous serez fin prêt pour une virée insulaire. Pour cela, il ne faudra pas trop sourire car vous aurez les dents noires. Alors, pourquoi ne pas faire le tour de l’île de Santorin à vélo ? Histoire de prendre un bain de bleu. Là, vous risquez fort d’oublier l’Alicante pour un tout autre breuvage.
Le mavrotragano de l’île de Santorin
La découverte et non des moindres, c’est un vin rouge de Santorin. Un secret car dans ce vignoble insulaire, on produit majoritairement des blancs issus d’Assyrtiko. En boire une gorgée pour commencer à préparer les papilles au caractère marin. C’est pur comme l’azur.
Puis on s’attaque au cépage rouge. En soirée plutôt car il titre à 14° quand même. Mais cela ne se sent pas. Hyper frais ce vin. De surcroît mono-cépage. Pas facile à retenir, le mavrotragano. Il est produit quasi exclusivement sur l’île de Santorin ou dans le Péloponèse sur de très petites surfaces. Un luxe en somme. Alors ça, une Shéhérazade du vin adore !
Le domaine Sigalas a relancé la production de ce cépage ultra-rare. Un vin de terroir icône. Pensez à la carte postale puis dégustez. Le vignoble y est cultivé sur un sol très pauvre et volcanique. Un vin croquant, gourmand qui mérite un peu de garde. Peut être une barrique encore trop présente. Mais une jolie matière pour des vins au coeur de la mer Égée. Un fruité rouge à la finale iodée et résineuse, réglissée à point.
À déguster sur un plat d’agneau mijoté en casserole. C’est sûr ! Mais en Grèce c’est mieux, avec votre plus joli dos nu. Et la vue ? On a dit la mer Égée par dessus l’épaule. Mais non pas d’agneau ! Et lui alors ? Et bien s’il n’est pas content, il remonte sur le vélo de papi avec sa bouteille d’Alicante en poche…
Christelle Zamora photos ©BonBecBohème
Rencontre de deux cépages rares que tout oppose
À Vinisud, une Shéhérazade du vin rencontre un fou d’Alicante. Il habite la planète Wine Mosaic. Pour elle, l’île de beauté est Santorin. Ensemble, ils ont cheminé sur la route de cépages oubliés.
Faire connaître des cépages oubliés du pourtour méditerranéen au plus grand nombre est la motivation de Wine Mosaic. Une association pour encourager et préserver la biodiversité. Intention louable s’il en est, on a goûté, testé, écouté ces vignerons d’ici ou d’ailleurs. Tous défenseurs de la vinodiversité en somme. Un truc hyper tendance.
Alors dans le Languedoc, il y a cette histoire de l’Alicante. Celle de ce cépage mal aimé parce que trop teinturié. Qui aurait dit il y a quelques années encore que l’Alicante avait sa place sur une table étoilée ? Personne. Alors c’est vrai que dans le palais d’une Shéhérazade du vin, l’Alicante c’est quand même une sacré bagnole. Que dis-je ? Un camion ! Surtout quand il est passé en barrique.
Mais le vigneron Frédéric Puget ne s’en offusque pas. Avec sa soeur Béné, il veut produire les vins du grand-père. Et cela sur le terroir typique des Corbières. Que du mono-cépage. De chez qui ? De chez Fourtanier ! On a goûté deux cuvées dont le triple A (là-haut sur la photo avec l’aïeul au vélo).
Pour la petite histoire, on le reconnait à son étiquette. Le grand-père était cycliste. Un vin pour les poilus, les fous du vélo donc, d’Alicante et autres bombes tanniques. À Montlaur, dans l’Aude, le vignoble connait une petite altitude avec vue sur les montagnes. Pour les timbrés du vélo, il faut voir le paysage.
Quand vous aurez appris à faire du vélo avec une bouteille d’Alicante en poche, vous serez fin prêt pour une virée insulaire. Pour cela, il ne faudra pas trop sourire car vous aurez les dents noires. Alors, pourquoi ne pas faire le tour de l’île de Santorin à vélo ? Histoire de prendre un bain de bleu. Là, vous risquez fort d’oublier l’Alicante pour un tout autre breuvage.
Le mavrotragano de l’île de Santorin
La découverte et non des moindres, c’est un vin rouge de Santorin. Un secret car dans ce vignoble insulaire, on produit majoritairement des blancs issus d’Assyrtiko. En boire une gorgée pour commencer à préparer les papilles au caractère marin. C’est pur comme l’azur.
Puis on s’attaque au cépage rouge. En soirée plutôt car il titre à 14° quand même. Mais cela ne se sent pas. Hyper frais ce vin. De surcroît mono-cépage. Pas facile à retenir, le mavrotragano. Il est produit quasi exclusivement sur l’île de Santorin ou dans le Péloponèse sur de très petites surfaces. Un luxe en somme. Alors ça, une Shéhérazade du vin adore !
Le domaine Sigalas a relancé la production de ce cépage ultra-rare. Un vin de terroir icône. Pensez à la carte postale puis dégustez. Le vignoble y est cultivé sur un sol très pauvre et volcanique. Un vin croquant, gourmand qui mérite un peu de garde. Peut être une barrique encore trop présente. Mais une jolie matière pour des vins au coeur de la mer Égée. Un fruité rouge à la finale iodée et résineuse, réglissée à point.
À déguster sur un plat d’agneau mijoté en casserole. C’est sûr ! Mais en Grèce c’est mieux, avec votre plus joli dos nu. Et la vue ? On a dit la mer Égée par dessus l’épaule. Mais non pas d’agneau ! Et lui alors ? Et bien s’il n’est pas content, il remonte sur le vélo de papi avec sa bouteille d’Alicante en poche…
Christelle Zamora photos ©BonBecBohème
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