L’actualité littéraire du vin foisonne. Elle est de plus en plus conséquente. Au-delà de la cuisine, le vin n’a jamais été aussi vivant. Intrigue, histoire, récit ou enquête, il fait couler son encre.
- Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Voilà un premier tracé disons plutôt enclin à la verticalité. Et la verticalité, en matière de vin est plutôt un argument favorable. C’est peut-être ce qui a poussé Benoist Simmat (journaliste économique) et Daniel Casanave (auteur de BD) à scruter l’univers du vin. Cela à travers son histoire. En mots et en images, le divin breuvage traverse l’histoire de la civilisation. Et cela représente 10 000 ans de la préhistoire à notre monde contemporain. Depuis l’antiquité jusqu’à la mondialisation, le vin sert de fil rouge au récit. Tout amateur de vin et de BD aura du mal à s’en défaire. Parce qu’à chaque chapitre, une écriture ingénieuse remémore le vin. Le lecteur assidu sera conquis par ses 230 pages minutieusement écrites et commentées depuis les débuts de la viticulture. Le scénario et les dessins devraient permettre de retrouver cet ouvrage dans les salles de classes du secondaire. Du moins, on l’espère.
L’Incroyable histoire du vin, Benoist Simmat et Daniel Casanave, éditions Les arènes BD. En librairie actuellement, 22 euros.
- Dans le livre de Kristen Harnisch, la romance a rendez-vous avec le vin et le destin. L’intrigue prend racine à Vouvray à la fin du XIXe siècle. Un premier tableau se déroule donc dans le val de Loire. Là, une famille vigneronne exploite une propriété. Puis une tragédie pousse deux soeurs à fuir le domaine. En s’exilant aux Etats-Unis, les deux françaises vont découvrir la Napa Valley en Californie. Sur fond de fresque sociale, aux côtés de travailleurs chinois, l’intrigue se poursuit dans un vignoble de Californie. Cela juste avant la prohibition de l’alcool aux États-Unis. Dans ce contexte, un indicible secret va ramener l’une des deux soeurs à l’amour et à Vouvray. On laisse le lecteur découvrir comment. Ce très beau roman est le premier de Kristen Harnisch. Et il est plutôt réussi. Une histoire bien campée dans les bottes de son temps, qui rappelle la condition féminine de l’époque.
La fille du maître de chai, Kristen Harnisch. Publié aux éditions l’Archipel. En librairie actuellement, 22 euros.
- Dans Les raisins de la misère, on pourrait croire que le récit vient d’un autre siècle. En quelque sorte, il pourrait rappeler les conditions des travailleurs chinois décrites dans le livre de Kristen Harnisch. Mais il n’en est rien, il s’agit de faits bien réels. Donc de surcroît actuels. Journaliste au quotidien L’Humanité et fille du philosophe François Delaporte, Ixchel Delaporte a enquêté 18 mois sur la pauvreté. Plus particulièrement, son enquête livre au grand jour les conditions de travail des ouvriers et saisonniers de la vigne. De fait, l’auteure pointe du doigt les enjeux d’une région emblématique du savoir-vivre français : le bordelais. Le sujet rappelle en de nombreux points les articles publiés par John Steinbeck (1902-1968) dans le San Francisco News sur la migration des fermiers du Middle West en 1936. À ce moment-là, l’écrivain se trouvait sur la route de ce qui deviendra un livre-culte sur l’économie de son temps : Les raisins de la colère.
Les raisins de la misère, une enquête sur la face cachée des châteaux bordelais. Publié aux éditions du Rouergue. En librairie actuellement. 18 euros.
Christelle Zamora
J’ai bu, j’ai lu, j’ai aimé…
L’actualité littéraire du vin foisonne. Elle est de plus en plus conséquente. Au-delà de la cuisine, le vin n’a jamais été aussi vivant. Intrigue, histoire, récit ou enquête, il fait couler son encre.
- Pour savoir où l’on va, il faut savoir d’où l’on vient. Voilà un premier tracé disons plutôt enclin à la verticalité. Et la verticalité, en matière de vin est plutôt un argument favorable. C’est peut-être ce qui a poussé Benoist Simmat (journaliste économique) et Daniel Casanave (auteur de BD) à scruter l’univers du vin. Cela à travers son histoire. En mots et en images, le divin breuvage traverse l’histoire de la civilisation. Et cela représente 10 000 ans de la préhistoire à notre monde contemporain. Depuis l’antiquité jusqu’à la mondialisation, le vin sert de fil rouge au récit. Tout amateur de vin et de BD aura du mal à s’en défaire. Parce qu’à chaque chapitre, une écriture ingénieuse remémore le vin. Le lecteur assidu sera conquis par ses 230 pages minutieusement écrites et commentées depuis les débuts de la viticulture. Le scénario et les dessins devraient permettre de retrouver cet ouvrage dans les salles de classes du secondaire. Du moins, on l’espère.
L’Incroyable histoire du vin, Benoist Simmat et Daniel Casanave, éditions Les arènes BD. En librairie actuellement, 22 euros.
- Dans le livre de Kristen Harnisch, la romance a rendez-vous avec le vin et le destin. L’intrigue prend racine à Vouvray à la fin du XIXe siècle. Un premier tableau se déroule donc dans le val de Loire. Là, une famille vigneronne exploite une propriété. Puis une tragédie pousse deux soeurs à fuir le domaine. En s’exilant aux Etats-Unis, les deux françaises vont découvrir la Napa Valley en Californie. Sur fond de fresque sociale, aux côtés de travailleurs chinois, l’intrigue se poursuit dans un vignoble de Californie. Cela juste avant la prohibition de l’alcool aux États-Unis. Dans ce contexte, un indicible secret va ramener l’une des deux soeurs à l’amour et à Vouvray. On laisse le lecteur découvrir comment. Ce très beau roman est le premier de Kristen Harnisch. Et il est plutôt réussi. Une histoire bien campée dans les bottes de son temps, qui rappelle la condition féminine de l’époque.
La fille du maître de chai, Kristen Harnisch. Publié aux éditions l’Archipel. En librairie actuellement, 22 euros.
- Dans Les raisins de la misère, on pourrait croire que le récit vient d’un autre siècle. En quelque sorte, il pourrait rappeler les conditions des travailleurs chinois décrites dans le livre de Kristen Harnisch. Mais il n’en est rien, il s’agit de faits bien réels. Donc de surcroît actuels. Journaliste au quotidien L’Humanité et fille du philosophe François Delaporte, Ixchel Delaporte a enquêté 18 mois sur la pauvreté. Plus particulièrement, son enquête livre au grand jour les conditions de travail des ouvriers et saisonniers de la vigne. De fait, l’auteure pointe du doigt les enjeux d’une région emblématique du savoir-vivre français : le bordelais. Le sujet rappelle en de nombreux points les articles publiés par John Steinbeck (1902-1968) dans le San Francisco News sur la migration des fermiers du Middle West en 1936. À ce moment-là, l’écrivain se trouvait sur la route de ce qui deviendra un livre-culte sur l’économie de son temps : Les raisins de la colère.
Les raisins de la misère, une enquête sur la face cachée des châteaux bordelais. Publié aux éditions du Rouergue. En librairie actuellement. 18 euros.
Christelle Zamora
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