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Clap de fin pour Découvertes en vallée du Rhône
Découvertes de vins en vallée du Rhône
Auvergne-Rhône-Alpes - France - Régions - Vins

Clap de fin pour Découvertes en vallée du Rhône

Alors que la manifestation annuelle la plus importante des vins du Rhône s’est achevée hier soir, l’affluence de cette édition est déjà jugée exceptionnelle. Six cents exposants, trois mille visiteurs inscrits, dont un tiers de visiteurs étrangers, témoignent du rayonnement des vins du Rhône. Michel Chapoutier et Éric Rosaz, respectivement président et délégué général d’Inter-Rhône, font le point sur les orientations.

Avec une récolte à hauteur de 3,063 Mhl, la vallée du Rhône produit 81 % de rouge, 13 % de rosé et 6 % de blanc. Et Éric Rosaz de souligner une récolte toujours dans la moyenne quinquennale, enregistrant une hausse de 1%. Alors, durant ces quatre jours de Découvertes en Vallée du Rhône – #DVR2017 – de nombreuses Master Class se sont attachées à démontrer le potentiel géologique des sols des AOC rhodaniennes. Mais aussi, la capacité des vins de la vallée du Rhône à bien vieillir. Ou bien à se marier avec des accords culinaires élégants. Un positionnement orienté vers la prémiumisation, nécessaire conséquence de la hiérarchisation des appellations du Rhône.gastronomie-vin-rhône©BonBecBohème 

Cette année, le vignoble rhodanien méridional s’est enrichi de trois nouvelles appellations côtes-du-rhône village avec noms géographiques. Et, cette hiérarchisation concerne Sainte-Cécile, Suze-la-Rousse et Vaison-la-Romaine.

Le grand export en priorité

« Actuellement, les trois principaux pays d’exportation sont le Royaume-Uni (160.930 hl, 73,3 M€), la Belgique (157.760 hl, 52,6 M€) et les États-Unis (130.293 hl, 86,2 M€) », a rappelé Éric Rosaz. Si, à l’export, les AOC de la vallée du Rhône ont exporté 33 % de leurs volumes, elles enregistrent une baisse de près de 3 %. Mieux répartir les exportations sur les marchés est donc un objectif de développement pour la vallée du Rhône. « Cela n’ira pas sans quelques sacrifices , notamment sur les vins d’entrées de gammes. Et cet effort devra se prolonger à l’export », a ajouté Michel Chapoutier. « Si deux tiers de l’export est dirigé sur le vieille Europe. Il est temps d’envisager le grand export comme levier de croissance », a-t-il affirmé. Ainsi, Inter-Rhône annonce un développement commercial vers l’Asie (Singapour, Hong-Kong), l’Australie, la Norvège ou la République tchèque.

Rouges et rosés historiques et blancs tendances

Plus que jamais, la vallée du Rhône renforce la renommée des rouges qu’elle produit à hauteur de 81 %. Et sur ce millésime, la hausse de récolte concerne surtout cette couleur à hauteur de 4%. Toutefois, les tendances de consommation mondiales laissent espérer une progression de la demande de blancs. Une tendance sur laquelle la vallée du Rhône entend bien surfer. Quant aux rosés, le marché reste très volatil en raison d’un supposé effet de mode. Au sud-ouest d’Avignon, l’appellation Tavel se place désormais clairement aux antipodes de la mode des rosés de Provence.

Tavel-vins-rosés-Rhône©BonBecBohème

En 2016, l’AOC Tavel produit 10 % des rosés français, cela avec un positionnement clair sur la gastronomie. Les autres terres de rosés du Rhône sont le Luberon (19%), le Ventoux (20%), les Costières-de-Nîmes (18%). Mais près de 30% de rosés sont encore produits sous la dénomination CDR régional.

La restructuration, le bio et le tourisme

La culture bio représente 8 % des surfaces. Mais cela ne concerne que les surfaces labellisées. À bien considérer les structures déjà engagées dans cette démarche, la proportion de bio serait d’environ 15 %. Par ailleurs, pas moins de 600 hectares de plantations ont été déposées. Et 3000 ha de vignoble en restructuration témoignent du dynamisme des vins de la vallée du Rhône. Pour la première fois depuis 2011, les surfaces revendiquées sont en hausse de 1 %. Et pas moins de 70 279 hectares reviennent en production grâce aux efforts conduits depuis 7 ans en ce sens. Alors au vignoble, les événements festifs se multiplient. Quant au label vignobles et découvertes, il concerne désormais 8 territoires. Et le petit dernier est l’heureux vignoble ardéchois.

En conclusion, n’oublions pas les 14 routes des vins d’un territoire rhodanien particulièrement tourné vers le tourisme. Enfin dernier projet en cours : la nouvelle maison des vins d’Avignon devrait accueillir une oenothèque avec 800 références de vins régionaux. Des cours de dégustation et des circuits touristiques viendront compléter le dispositif, au départ d’Avignon. Alors en 2017-2018, il faudra compter avec la développement de l’oenotourisme.

Christelle Zamora – Photo d’ouverture Michel Chapoutier ©BonBecBohème


Christelle Zamora est une journaliste indépendante spécialisée dans le vin, la gastronomie et le tourisme. Elle a une formation de juriste en droit de la vigne et du vin, a suivi les cours du Wine and Spirit Education Trust (WSET), level 2 et 3. Impliquée dans la presse écrite de 1999 à ce jour, elle a co-écrit le Hors Série "1907-2007, un siècle rouge ardent" sur l'histoire du Midi rouge, période de fronde des vignerons languedociens et l'avancée de la mondialisation à compter des années 2000, pour Midi Libre. Pour ce titre, elle a intégré la rédaction des magazines pour 3 ans puis a été l'auteur d'un guide culturel. Parmi les artistes de la Bible de l'art singulier, éditions Livre d'Art en 2010. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont "Limoux, vignoble d'histoire et de légendes" aux éditions Privat (nov. 2018), "Le vin en 365 jours" aux éditions PlayBac (oct. 2019), Le vin et la dégustation intuitive aux éditions Féret (nov. 2019).

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