C’est au Pasino de La Grande Motte que Jacques Gravegeal, le président de l’Organisme de défense et de gestion des vins IGP Pays d’Oc a rendu un bilan d’activité 2016 exceptionnel à plus d’un titre. L’occasion de présenter aussi les vingt-et-une cuvées de la Collection Pays d’Oc.
Domaine Gayda, cuvée chemin de Moscou 2013 – Domaine Picaro’s, cuvée Amano 2013 – Collines du Bourdic, cuvée Prestige 2015 et 18 autres… Des noms qui résonnent comme une longue marche… Quant aux prix de ces IGP – entendez des Indications Géographiques Protégées – compris entre 5€ et 25€, ils laissent rêveur. 9 vins de la collection sont inférieurs à 10€, 5 cuvées sont sur une fourchette de prix entre 10-15€ et 6 se situent entre 15-20€.
Ces vins aussi qualitatifs qu’abordables démontrent une fois de plus que le Languedoc-Roussillon a bien fait sa révolution qualitative. Le Languedoc des vins « médecins » est bien mort. Jacques Gravegeal s’insurge sur les chiffres de récolte, inférieurs à l’an passé. Mais relate la qualité hors du commun pour le millésime. Et, a-t-il dit : « Je ne suis pas de Bordeaux, cet avis concerne les AOC et les IGP réunis. Les vignerons s’interrogent. En 2014, nous avons vendu plus que ce que nous avons produit, nous avons tiré sur les stocks désormais épuisés. » Alors, répondre à la demande attire la concurrence étrangère.
Menace ibérique et positionnement des vins de Pays d’Oc
L’Espagne et ses vins sans IG, sa catégorie vin d’Espagne, investi progressivement des marchés acquis aux vins français. Car les vins ibériques apportent une réponse volumique à cette situation.« Les vignerons de la région ont des exploitations familiales d’une moyenne de 22 ha quand en Espagne, la moyenne est à moins d’1 hectare. Mettre le cépage sur l’étiquette des vins de table, c’est tuer les vins de Pays d’Oc. Jeter au diable la révolution qualitative accomplie dans la vigne et les chais. »
En France ces vins représentent 75% des vins importés. Mais ce n’est pas le seul débat. Car l’économie française se porte mal. Et le pays a perdu 20 millions de touristes. Or pour Jacques Gravegeal, les vins pâtissent de cette situation dans tout l’Hexagone. Cinq grandes enseignes font aujourd’hui le marché. Mais les enseignes n’assument pas l’origine des BiB® de vin espagnol sur les linéaires…Pour Jacques Gravegeal, la grande distribution est un véhicule utile. Soulignant la valorisation du made in France, il lui reproche toutefois un manque de transparence sur l’offre ibérique.
La guerre des qualités et du prix est ouverte. Il en appelle à la bonne conscience des opérateurs en marché. Les plantations primées par l’Europe en Espagne se font sur du cépage et en 2008, cette mention a été autorisée sur l’étiquetage par l’OCM. Aujourd’hui, la mention de l’origine n’est pas obligatoire dans les MDD, entendez les marques de distributeurs. Fait troublant pour la filière viticole française et les IGP vins. Si pour l’heure les vins espagnols concurrencent surtout les vins sans Indication Géographique (VSIG) dits Vins de France, la mention du cépage sur ces même vins porterait un coup aux vins de pays d’Oc.
Pas un mot cependant sur la dénomination Terre du Midi lancée par l’interprofession régionale – le CIVL – en début d’année. Pourtant Jacques Gravegeal entend rassembler les acteurs de la filière, les autres IGP dit-il et les métiers. Cela afin de pousser le raisonnement y compris sur les vins sans IG. Le potentiel de pays d’Oc est de 800 millions de cols. Et la notoriété du label Pays d’Oc sur l’étiquetage est un des enjeux d’avenir. Afficher l’identité des vins espagnols en GD en est un autre. La messe est dite.
- À lire : L’article du Figaro, sur les vins espagnols / Les vins du Languedoc à l’export et la dénomination Terre du Midi, dossier éco dans Airlife n°1, juin 2016.
Christelle Zamora
Vins de Pays d’Oc, entre bilan et inquiétude
C’est au Pasino de La Grande Motte que Jacques Gravegeal, le président de l’Organisme de défense et de gestion des vins IGP Pays d’Oc a rendu un bilan d’activité 2016 exceptionnel à plus d’un titre. L’occasion de présenter aussi les vingt-et-une cuvées de la Collection Pays d’Oc.
Domaine Gayda, cuvée chemin de Moscou 2013 – Domaine Picaro’s, cuvée Amano 2013 – Collines du Bourdic, cuvée Prestige 2015 et 18 autres… Des noms qui résonnent comme une longue marche… Quant aux prix de ces IGP – entendez des Indications Géographiques Protégées – compris entre 5€ et 25€, ils laissent rêveur. 9 vins de la collection sont inférieurs à 10€, 5 cuvées sont sur une fourchette de prix entre 10-15€ et 6 se situent entre 15-20€.
Ces vins aussi qualitatifs qu’abordables démontrent une fois de plus que le Languedoc-Roussillon a bien fait sa révolution qualitative. Le Languedoc des vins « médecins » est bien mort. Jacques Gravegeal s’insurge sur les chiffres de récolte, inférieurs à l’an passé. Mais relate la qualité hors du commun pour le millésime. Et, a-t-il dit : « Je ne suis pas de Bordeaux, cet avis concerne les AOC et les IGP réunis. Les vignerons s’interrogent. En 2014, nous avons vendu plus que ce que nous avons produit, nous avons tiré sur les stocks désormais épuisés. » Alors, répondre à la demande attire la concurrence étrangère.
Menace ibérique et positionnement des vins de Pays d’Oc
L’Espagne et ses vins sans IG, sa catégorie vin d’Espagne, investi progressivement des marchés acquis aux vins français. Car les vins ibériques apportent une réponse volumique à cette situation.« Les vignerons de la région ont des exploitations familiales d’une moyenne de 22 ha quand en Espagne, la moyenne est à moins d’1 hectare. Mettre le cépage sur l’étiquette des vins de table, c’est tuer les vins de Pays d’Oc. Jeter au diable la révolution qualitative accomplie dans la vigne et les chais. »
En France ces vins représentent 75% des vins importés. Mais ce n’est pas le seul débat. Car l’économie française se porte mal. Et le pays a perdu 20 millions de touristes. Or pour Jacques Gravegeal, les vins pâtissent de cette situation dans tout l’Hexagone. Cinq grandes enseignes font aujourd’hui le marché. Mais les enseignes n’assument pas l’origine des BiB® de vin espagnol sur les linéaires…Pour Jacques Gravegeal, la grande distribution est un véhicule utile. Soulignant la valorisation du made in France, il lui reproche toutefois un manque de transparence sur l’offre ibérique.
La guerre des qualités et du prix est ouverte. Il en appelle à la bonne conscience des opérateurs en marché. Les plantations primées par l’Europe en Espagne se font sur du cépage et en 2008, cette mention a été autorisée sur l’étiquetage par l’OCM. Aujourd’hui, la mention de l’origine n’est pas obligatoire dans les MDD, entendez les marques de distributeurs. Fait troublant pour la filière viticole française et les IGP vins. Si pour l’heure les vins espagnols concurrencent surtout les vins sans Indication Géographique (VSIG) dits Vins de France, la mention du cépage sur ces même vins porterait un coup aux vins de pays d’Oc.
Pas un mot cependant sur la dénomination Terre du Midi lancée par l’interprofession régionale – le CIVL – en début d’année. Pourtant Jacques Gravegeal entend rassembler les acteurs de la filière, les autres IGP dit-il et les métiers. Cela afin de pousser le raisonnement y compris sur les vins sans IG. Le potentiel de pays d’Oc est de 800 millions de cols. Et la notoriété du label Pays d’Oc sur l’étiquetage est un des enjeux d’avenir. Afficher l’identité des vins espagnols en GD en est un autre. La messe est dite.
- À lire : L’article du Figaro, sur les vins espagnols / Les vins du Languedoc à l’export et la dénomination Terre du Midi, dossier éco dans Airlife n°1, juin 2016.
Christelle Zamora
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