C’est en parcourant quelques pages de son livre que Paul Dubrule mesure le chemin parcouru. L’ancien maire de Fontainebleau co-fondateur du groupe Accord a voulu donner à son domaine un écrin. Alors La Cavale a opéré sa mue.
Une mue hors norme. Cet outil de production est en passe de devenir une référence de l’oenotourisme du Luberon. Lorsqu’il fait l’acquisition du domaine La Cavale, Paul Dubrule reconnait ne rien savoir du vin. D’abord il y a eu ce rapport sur l’oenotourisme. Bien entendu, une réflexion est conduite par le sénateur de Seine-et-Marne qu’il était alors. Puis Paul Dubrule se pose :
« C’est quelque chose de se retrouver vigneron face à son pied de vigne. »
Sur le coup, ce n’est pas le grand amour ! Paul Dubrule se demande s’il ne va pas arracher ce vignoble de 7 hectares qui entoure l’ancienne bergerie dont il s’est porté acquéreur. Mais cet amoureux du vélo aime la nature. Et les paysages de la Provence. Il s’en éprend au point de repousser ce premier réflexe destructeur de bâtisseur.
L’homme s’interroge sur la destinée de ces terres si les vignes devaient en être arrachées. À la réflexion, il se ravise. Alors l’entrepreneur porte même un temps sa récolte à la coopérative avec son voisin Delarozière. Puis Paul Dubrule va se prendre au jeu du vin.
Sur avis d’Olivier Poussier, Meilleur Sommelier du Monde 2000 et conseil du groupe Accord, il va repositionner la production. Jean-Paul Aubert, directeur du domaine, mettra son grain de sel dans les vinifications cultivant l’exigence à la prudence. Très vite Paul Dubrule y voit plus clair dans ses objectifs : développer son image et l’oenotourisme. Sa vision est grande.
Il envisage 600 m² pour le bâtiment. Alors le chai sera monumental ou ne sera pas. Le geste architectural va autant compter que celui du paysan pour son terroir. En homme d’orchestre, Paul Dubrule mixe les talents. Il revient alors à l’architecte Jean-Michel Wilmotte de conceptualiser le chai et le futur caveau. Celui-là même qui a aménagé Château Guiraud à Sauternes, Eceabat en Turquie ou Château Pédesclaux entre autres projets vinicoles et urbains.
Côté vignoble, Paul Dubrule en passe par Alain Graillot, un autre incontournable réputé en Crozes-Hermitage. Il entend construire un vin avec une identité. Au-delà de son rapport sur l’oenotourisme, Paul Dubrule a mis quelque chose en mouvement. Celui de la gravité qui bien souvent évoque la transmission autant que le passage. Le projet pour s’accomplir va s’accompagner d’un livre.
L’histoire du domaine La Cavale est bel et bien en train de s’écrire. Par là pousse le carignan, par ici la syrah. Pas n’importe laquelle, celle des soigneux et des exigeants du Rhône septentrional. Paul Dubrule est de ces hommes qui s’interrogent pour avancer. Il cherche son chemin.
Travail manuel, sols revigorés, la vigne suit le parcours de la reconversion en Agriculture Biologique. Les vins sont sur le fruit, le rosé est fringuant comme un jeune-homme. Le blanc se fait désirer du haut de ses 5,5 hectares, on espère voir cette superficie grandir. La lecture de la gamme des vins est simple, dans chaque couleur avec un premier et un second.
Pour vous dire, La Petite Cavale 2016 est un duo de grenache et de syrah. Un vin en tension, bien croquant. La Cavale rouge du même millésime porte en lui des promesses avec des tanins plus serrés.
C’est sans doute à cause de son passage en foudre qui ne marque pas le vin à tout prix. Les vins sentent le terroir ! Sur les blancs, la robe est à l’équilibre. Le premier sur le fruit, le second sur une table de gastronome averti.
Avec sa matière, le rosé n’est pas si frivole que les autres Provençaux ! La Cavale possède tous les atouts pour compter parmi les réussites oenotouristiques mondiales.
La Cavale en Luberon, de la vigne à l’oenotourisme, Paul Dubrule, éditions Glénat, 2018. 39€ Le découvrir, l’acheter
Christelle Zamora, photos DR
Le site se visite tous les jours sur Rdv 04 90 77 22 92
Beau déjeuner hier avec Paul Dubrule pour la signature de son #livre La Cavale En Luberon @VinsPaulDubrule @LuberonVins @luberonfr pic.twitter.com/JBCRGpbaSm
— Bon Bec Bohème (@BonBecBoheme) 1 juin 2018
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