À Paris, il est un lieu où l’on se retrouve comme à Porto. Car Julien dos Santos s’est mis en tête de faire connaître les vins portugais de la fabuleuse vallée du Douro dans la ville lumière. Visite dans son bar à vin-caviste Portologia.
L’endroit est petit mais chaleureux. Julien dos Santos a la trentaine. Ce garçon natif du Douro Supérieur a eu un grand-père vigneron dans la vallée éponyme. Depuis deux ans, ce passionné a racheté l’enseigne Vinologia, devenue la Maison des portos puis Portologia, à Porto. Dans cette seconde ville du Portugal, il a monté deux établissements : un caviste dédié aux portos et un bar à vin pour les vins secs, c’est-à-dire non mutés. Après avoir rebaptisé l’enseigne Portologia, voilà qu’il s’est lancé à Paris.
Environ 300 références de vins de petits producteurs indépendants sont présentées dans saboutique de caviste. Certains petits producteurs n’ont parfois pas de quinta – entendez de domaine – explique Julien dos Santos. Seulement une minorité, environ quatre-vingts produisent des portos – des vins mutés produits dans la vallée du Haut Douro et élevés à Vila Nova de Gaia, dans la ville industrielle des portos où toutes les grandes maisons ont leur chai. Et il faut connaître Porto mais aussi la vallée du Douro pour comprendre le minutieux travail du caviste. D’abord il faut franchir l’obstacle de la nature. La vallée du Douro est un territoire magnifique mais immense. Ensuite, il faut faire une sélection.
Julien dos Santos propose des vins de la vallée du Douro et des vins de porto.
Dans la vallée du Douro, les petits producteurs représentent 0,2% de la production.
L'enseigne Portologia à Porto.
Chez Portologia, les vins rouges et blancs secs côtoient des portos de petites maisons. Si en France, les plus grandes firmes abreuvent la grande distribution de portos Ruby, ici les vins de porto sont expliqués dans toutes leurs dimensions. Ce caviste n’a rien contre les grandes marques. Car c’est grâce à elles, notamment à Porto Cruz, que la France est premier importateur de vins de Porto.
Mais ce qu’il regrette, c’est un mass-market qui dessert le consommateur. Cela dans la mesure où il vulgarise la consommation des portos. « Plutôt que d’inviter le consommateur à consommer le Porto avec des glaçons, il faut proposer des temps et des températures de consommation », soutient Julien dos Santos. Cela fait maintenant 30 ans, depuis l’entrée du Portugal dans l’Europe, que les petits vignerons peuvent produire leurs propres vins. Jusque-là, ils devaient fournir les grandes marques. D’où cet engouement pour produire des vins secs de la vallée du Douro, moins couteux.
Le développement des vins secs s’articule aussi autour de la baisse de la consommation des portos. Cette dernière implique de nouvelles orientations. En témoigne, le lancement d’une gamme de rosés – à base des 5 cépages locaux – pour rajeunir la consommation. Cependant, de petits producteurs produisent aussi de grands portos vintages. Si l’avenir du Douro passe aussi par ses vins secs. Il faudra bien compter désormais Julien dos Santos parmi les passeurs d’histoire.
Christelle Zamora, photos ©BonBecBohème
Art plus approfondi dans le magazine En Magnum, numéro 7, de mars 2017 sur les vins secs de la vallée du Douro.
Portologia : un caviste pur Porto et Douro
À Paris, il est un lieu où l’on se retrouve comme à Porto. Car Julien dos Santos s’est mis en tête de faire connaître les vins portugais de la fabuleuse vallée du Douro dans la ville lumière. Visite dans son bar à vin-caviste Portologia.
L’endroit est petit mais chaleureux. Julien dos Santos a la trentaine. Ce garçon natif du Douro Supérieur a eu un grand-père vigneron dans la vallée éponyme. Depuis deux ans, ce passionné a racheté l’enseigne Vinologia, devenue la Maison des portos puis Portologia, à Porto. Dans cette seconde ville du Portugal, il a monté deux établissements : un caviste dédié aux portos et un bar à vin pour les vins secs, c’est-à-dire non mutés. Après avoir rebaptisé l’enseigne Portologia, voilà qu’il s’est lancé à Paris.
Environ 300 références de vins de petits producteurs indépendants sont présentées dans saboutique de caviste. Certains petits producteurs n’ont parfois pas de quinta – entendez de domaine – explique Julien dos Santos. Seulement une minorité, environ quatre-vingts produisent des portos – des vins mutés produits dans la vallée du Haut Douro et élevés à Vila Nova de Gaia, dans la ville industrielle des portos où toutes les grandes maisons ont leur chai. Et il faut connaître Porto mais aussi la vallée du Douro pour comprendre le minutieux travail du caviste. D’abord il faut franchir l’obstacle de la nature. La vallée du Douro est un territoire magnifique mais immense. Ensuite, il faut faire une sélection.
Julien dos Santos propose des vins de la vallée du Douro et des vins de porto.
Dans la vallée du Douro, les petits producteurs représentent 0,2% de la production.
L'enseigne Portologia à Porto.
Chez Portologia, les vins rouges et blancs secs côtoient des portos de petites maisons. Si en France, les plus grandes firmes abreuvent la grande distribution de portos Ruby, ici les vins de porto sont expliqués dans toutes leurs dimensions. Ce caviste n’a rien contre les grandes marques. Car c’est grâce à elles, notamment à Porto Cruz, que la France est premier importateur de vins de Porto.
Mais ce qu’il regrette, c’est un mass-market qui dessert le consommateur. Cela dans la mesure où il vulgarise la consommation des portos. « Plutôt que d’inviter le consommateur à consommer le Porto avec des glaçons, il faut proposer des temps et des températures de consommation », soutient Julien dos Santos. Cela fait maintenant 30 ans, depuis l’entrée du Portugal dans l’Europe, que les petits vignerons peuvent produire leurs propres vins. Jusque-là, ils devaient fournir les grandes marques. D’où cet engouement pour produire des vins secs de la vallée du Douro, moins couteux.
Le développement des vins secs s’articule aussi autour de la baisse de la consommation des portos. Cette dernière implique de nouvelles orientations. En témoigne, le lancement d’une gamme de rosés – à base des 5 cépages locaux – pour rajeunir la consommation. Cependant, de petits producteurs produisent aussi de grands portos vintages. Si l’avenir du Douro passe aussi par ses vins secs. Il faudra bien compter désormais Julien dos Santos parmi les passeurs d’histoire.
Christelle Zamora, photos ©BonBecBohème
Art plus approfondi dans le magazine En Magnum, numéro 7, de mars 2017 sur les vins secs de la vallée du Douro.
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