Le Pink festival, ce salon festif défié aux rosés se déroule en ce moment à Cannes. L’occasion de découvrir des tendances, les rosés et de déguster.
Si la Provence est largement productrice de rosés, le Languedoc lorgne aussi quelques parts de marché. Par ailleurs certains produits comme le rosé d’Anjou, de Tavel sont de tradition. De son côté, Bordeaux produit aussi des rosés ainsi que la Loire, le Roussillon…
D’abord, il faut classer les rosés selon leur méthode de vinification. Car en la matière, il faut connaître ses bases. D’abord, les rosés sont en principe des cépages rouges à pulpe blanche. Rappelons que la seule région autorisée à mélanger des jus blanc et rouge est la Champagne.
Mais c’est important car déguster des rosés implique des effervescents vinifiés en méthode traditionnelle qui n’ont pas cette possibilité. Ensuite, les rosés tranquilles sont pour une partie de saignée, méthode qui peut aussi être utilisée pour un Champagne. Donc comprendre les rosés, c’est distinguer le rosé de saignée, du rosé de macération ou de pressurage. Puis entrent en jeu d’autres paramètres de vinification selon la recherche de fraîcheur (d’arômes primaires) ou d’une plus grande complexité.
Lorsqu’on entre alors dans le domaine des rosés de gastronomie, ces vins sont plus complexes. Ainsi certains rosés bénéficient d’un élevage en foudre ou en fût. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, mon coup de coeur du jour s’est arrêté sur un rosé de Provence dont la couleur quelque peu dégradée m’a d’abord interpellée.
Puis, en bouche le vin avait tout de même la consistance d’un rosé avec une légère oxydation. Déjà sa couleur tirait sur le jaune. Il s’agit de la cuvée Divine du domaine La Bastide Neuve à Le Cannet-des-Maures (83). Ce qui est surprenant aussi, c’est le trio de cépages de ce vin troublant, à savoir :
- 60% de grenache
- 35% de mourvèdre
- 5% de tibouren
Le vigneron et le directeur du domaine m’ont ensuite expliqué que le millésime 2014 que nous avions dégusté avait été ramassé de nuit et vinifié à basse température. Les vendanges ont plutôt été faites tôt et les jus assemblés dans la foulée. Ce rosé prémium est à boire dans les 6 ans, il a une légère acidité et tapisse bien la bouche de son gras délicat et il est assez long en bouche.
Là, on laisse tomber ses préjugés sur le rosé, vin facile et on s’attarde sur la délicatesse. « C’est un autre univers que de travailler un vrai vin, avec un raisin égrappé, foulé, avec macération pré-fermentaire à froid, pressurage, élevage sur lies fines pour bien vieillir », explique le directeur du domaine.
Un rosé de garde, d’expression donc d’émotion. On s’étonne de ce que ce rosé est capable de devenir. La petite touche en plus, c’est le tibouren, cépage très ancien et méridional de surcroît. Il donne des vins ronds et gras, légèrement marqué par l’oxydation. Un délice.
On vous conseille de déguster ce vin, il ne dénotera pas sur une table d’étoilé pour son caractère. Personnellement, je ferais bien un essai sur de la truffe noire. Parce que ce vin n’est pas trop jeune, parce qu’il n’est pas trop floral et qu’il est issu de cépages méridionaux.
Il en coûtera 15,5 € aux amateurs qui ne seront pas déçus. En ouverture de gamme, le rosé Perle des Anges toujours de La Bastide Neuve est aussi plaisant dans un autre style, mais cette fois le cinsault remplace le mourvèdre. On est alors sur une gamme de prix à moins de 10€.
Christelle Zamora Photos ©BonBecBohème
Pink, mon rosé coup de coeur du jour
Le Pink festival, ce salon festif défié aux rosés se déroule en ce moment à Cannes. L’occasion de découvrir des tendances, les rosés et de déguster.
Si la Provence est largement productrice de rosés, le Languedoc lorgne aussi quelques parts de marché. Par ailleurs certains produits comme le rosé d’Anjou, de Tavel sont de tradition. De son côté, Bordeaux produit aussi des rosés ainsi que la Loire, le Roussillon…
D’abord, il faut classer les rosés selon leur méthode de vinification. Car en la matière, il faut connaître ses bases. D’abord, les rosés sont en principe des cépages rouges à pulpe blanche. Rappelons que la seule région autorisée à mélanger des jus blanc et rouge est la Champagne.
Mais c’est important car déguster des rosés implique des effervescents vinifiés en méthode traditionnelle qui n’ont pas cette possibilité. Ensuite, les rosés tranquilles sont pour une partie de saignée, méthode qui peut aussi être utilisée pour un Champagne. Donc comprendre les rosés, c’est distinguer le rosé de saignée, du rosé de macération ou de pressurage. Puis entrent en jeu d’autres paramètres de vinification selon la recherche de fraîcheur (d’arômes primaires) ou d’une plus grande complexité.
Lorsqu’on entre alors dans le domaine des rosés de gastronomie, ces vins sont plus complexes. Ainsi certains rosés bénéficient d’un élevage en foudre ou en fût. Mais ce n’est pas toujours le cas. Par exemple, mon coup de coeur du jour s’est arrêté sur un rosé de Provence dont la couleur quelque peu dégradée m’a d’abord interpellée.
Puis, en bouche le vin avait tout de même la consistance d’un rosé avec une légère oxydation. Déjà sa couleur tirait sur le jaune. Il s’agit de la cuvée Divine du domaine La Bastide Neuve à Le Cannet-des-Maures (83). Ce qui est surprenant aussi, c’est le trio de cépages de ce vin troublant, à savoir :
- 60% de grenache
- 35% de mourvèdre
- 5% de tibouren
Le vigneron et le directeur du domaine m’ont ensuite expliqué que le millésime 2014 que nous avions dégusté avait été ramassé de nuit et vinifié à basse température. Les vendanges ont plutôt été faites tôt et les jus assemblés dans la foulée. Ce rosé prémium est à boire dans les 6 ans, il a une légère acidité et tapisse bien la bouche de son gras délicat et il est assez long en bouche.
Là, on laisse tomber ses préjugés sur le rosé, vin facile et on s’attarde sur la délicatesse. « C’est un autre univers que de travailler un vrai vin, avec un raisin égrappé, foulé, avec macération pré-fermentaire à froid, pressurage, élevage sur lies fines pour bien vieillir », explique le directeur du domaine.
Un rosé de garde, d’expression donc d’émotion. On s’étonne de ce que ce rosé est capable de devenir. La petite touche en plus, c’est le tibouren, cépage très ancien et méridional de surcroît. Il donne des vins ronds et gras, légèrement marqué par l’oxydation. Un délice.
On vous conseille de déguster ce vin, il ne dénotera pas sur une table d’étoilé pour son caractère. Personnellement, je ferais bien un essai sur de la truffe noire. Parce que ce vin n’est pas trop jeune, parce qu’il n’est pas trop floral et qu’il est issu de cépages méridionaux.
Il en coûtera 15,5 € aux amateurs qui ne seront pas déçus. En ouverture de gamme, le rosé Perle des Anges toujours de La Bastide Neuve est aussi plaisant dans un autre style, mais cette fois le cinsault remplace le mourvèdre. On est alors sur une gamme de prix à moins de 10€.
Christelle Zamora Photos ©BonBecBohème
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