À l’instar du French Paradox, il existe aussi un paradoxe du lait. Mais ce n’est pas tout à fait la même histoire. Explications et retour sur le lait qui a bercé notre enfance. Et celle de nos enfants et petits-enfants ? Rien de moins sûr.
Le French Paradox a été découvert dans les années 90 par l’unité de recherche de Serge Renaud. Et cela à partir d’une démonstration. Cette dernière part d’un constat : les Français ont un régime alimentaire aussi riche en lipides et avec les mêmes facteurs de risques que les Américains. Mais les Français – notamment de la région du Sud-Ouest – présentaient un taux de décès par maladies cardio-vasculaires plus faible. Et à l’origine de ce postulat : la cause de cette différence de taux de décès est liée à une consommation modérée de vin par les Français. Extraordinaire démonstration, dont la filière vin a tiré profit durant des années.
Pour le lait, l’histoire n’est pas tout à fait la même. En tous cas à en lire l’ouvrage très bien documenté d’Élise Desaulniers, chercheuse de sont état et indépendante de surcroît. Deux qualités rares en ces temps modernes. Elle part du constat que l’on nous abreuve de certitudes concernant le lait. À savoir, premier argument, qu’il est excellent pour la santé. Un postulat qui ne manque pas d’arguments mais qui, comme son nom l’indique, péche par la démonstration.
« Vache à lait » : dix mythes de l’industrie laitière pulvérisés par Elise Desaulniers – Vegactu https://t.co/wexsBZWn1Y via @vegactu
— Elise Desaulniers (@edesaulniers) 25 janvier 2017
Et cette auteure bouleverse les codes de nos tendres références alimentaires. Elle bouscule dix mythes de l’industrie laitière. Car le lait n’a pas que des bienfaits dans son sac. D’abord sur ce qui est bon pour notre santé. Ensuite, l’essai est solidement documenté et dénonciateur sans être criard.
Car le lait d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui de nos grands-parents ou des nos arrières grands-parents. Le lait de la ferme avait un autre sens et un autre goût que l’actuel. De surcroît, les pénuries d’après-guerre du siècle dernier ont laissé place à de grosses industries. Des industries construites sur l’idéologie, la publicité, le rendement et la médiatisation. Un ouvrage qui ose parler des contradictions et des non-dits. Publié aux éditions La Plage.
Christelle Zamora
COMMENTS ARE OFF THIS POST