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Espagne : 48 h à Figueras, d’art et de vin
L'oeil a inspiré Salvador Dali, en référence à celui de Luis Bunuel
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Espagne : 48 h à Figueras, d’art et de vin

Depuis Montpellier, rejoindre Figueras dans l’Alto Ampurdá, est simplissime. À seulement 2 heures de train, la ville est accueillante. Et reste un temple du surréalisme.

C’est au centre-ville de Figueras que la visite va commencer. D’abord, Salvador Dali et sa famille ont vécu dans deux maisons de la ville. On peut s’y rendre facilement à pied. L’une d’elle possédait un jardin dont il est question dans l’oeuvre de l’artiste. Au coeur de la ville, la visite du musée-mémorial de Dali est riche d’enseignements sur sa peinture. Mais aussi sur sa vie.

Portraits de Salvador Dali

Portraits de Salvador Dali ©BonBecBohème

Surtout, elle permet d’aborder les visions du peintre. Dali a tenu à réaliser lui-même la scénographie de ce musée où il repose. En effet, la pierre tombale de Salvador Dali (1904-1989) se situe au sous-sol de cet ancien théâtre, précisément sous la Cadillac de l’artiste. En quelque sorte, Dali n’a pas quitté la scène. Il orchestre encore. Le peintre a même souhaité que le visiteur vive au cours de la visite un rêve théâtral.  Aussi le musée du peintre surréaliste est-il parsemé de messages, d’effets spéciaux. Cela sur 3 étages, avec de très nombreuses salles thématiques. Il faut compter 3 bonnes heures pour faire une visite complète. Ce n’est qu’à l’issue de cette déambulation que vous aurez compris ce que Dali nommait la « paranoiacritique ». Sinon, il faudra revenir parcourir son antre, à la fois musée et endroit spirituel. La place même où se trouve le musée a été baptisée place Gala-Salvador Dali. En aimant Gala (1894-1982),  Dali s’est attiré les foudres de son père. Plus âgée que lui, elle était mariée à Paul Eluard lorsqu’elle rencontre Dali en 1929. Par la suite, ils ne se quitteront plus. Séparée, mère d’une fille, il a fallu de nombreuses années pour que cette union soit acceptée par le père de Salvador Dali. Mais le peintre n’était ni lâche ni soumis.  Cette épouse et muse était une « femme russe mystérieuse et d’une grande intuition, elle sut reconnaître le génie artistique et elle fréquenta de nombreux intellectuels et artistes de son époque » attestent les biographes.

La Cadillac de Dali

La cadillac selon Salvador Dali

La cadillac selon Salvador Dali

Dans le patio central du musée, se trouve à ciel ouvert la voiture de Dali. Ils n’étaient pas nombreux à posséder cette Cadillac à l’époque. Mis-à-part Dali, Al Capone jusqu’à son arrestation puis par la suite, le président Roosevelt en fait l’expérience. Cette Cadillac Town Sedan appartient donc à la légende de l’Amérique des années 1920.

Avec Dali, elle est devenue un taxi pluvieux. On laissera le visiteur curieux découvrir pourquoi.  Après 3 heures riches en expérience multiples. Plongée dans le surréalisme, hommage à Newton, images en 3D, immersion dans l’inconscient… Le visiteur aura fait l’expérience de jeux optiques multiples. N’oubliez pas à la sortie d’aller contempler la collection de bijoux du peintre dans un musée voisin. Là, le créateur montre une créativité hors norme. La beauté des pierres précieuses et la précision des dessins laissent rêveur. 

La table réservée à Salvador Dali à l'hôtel Duran

La table réservée à Salvador Dali à l’hôtel Duran  ©BonBecBohème

Parce qu’il était fâché avec son père, Salavador Dali séjournait à l’hôtel. Le visiteur peut encore dîner dans ce qui était sa table de réception à l’hôtel Duran. C’était à Figueras, la maison de Dali. On y prend un Cava, l’effervescent catalan qui s’est lancé à la conquête du monde. C’était dit-on le vin préféré de Dali, surtout le rosé de cette appellation catalane. Alors, il est possible de commander sur place une cuvée d’une maison historique Familia Oliveda. Le déjeuner peut prendre quelques airs surréalistes aussi. Evitons l’entrée avec l’étoile de mer et le fond bleu.

Le domaine de Josep Serra

Vin du domaine Lavinyeta de Josep Serra

Vin du domaine Lavinyeta de Josep Serra  ©BonBecBohème

Puis j’ai découvert les vins d’un vigneron indépendant Josep Serra. Ce jeune oenologue s’est installé à mollet-de-peralada où il cultive un minuscule vignoble. Baptisé lavinyeta le domaine invite à une visite bucolique. De surcroît, il s’y cultive des grenaches principalement. 

Poursuivre une visite de Figueras invite à la découverte d’un musée du jouet et son extraordinaire collection. On y rencontre même le Catalan Pascal Comelade et son bazar musical ! De quoi passer des jours heureux ! Prendre le train pour s’y rendre : renfe-sncf.com ou bien trouver un guide toursitique : empordaturisme.com


Christelle Zamora est une journaliste indépendante spécialisée dans le vin, la gastronomie et le tourisme. Elle a une formation de juriste en droit de la vigne et du vin, a suivi les cours du Wine and Spirit Education Trust (WSET), level 2 et 3. Impliquée dans la presse écrite de 1999 à ce jour, elle a co-écrit le Hors Série "1907-2007, un siècle rouge ardent" sur l'histoire du Midi rouge, période de fronde des vignerons languedociens et l'avancée de la mondialisation à compter des années 2000, pour Midi Libre. Pour ce titre, elle a intégré la rédaction des magazines pour 3 ans puis a été l'auteur d'un guide culturel. Parmi les artistes de la Bible de l'art singulier, éditions Livre d'Art en 2010. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont "Limoux, vignoble d'histoire et de légendes" aux éditions Privat (nov. 2018), "Le vin en 365 jours" aux éditions PlayBac (oct. 2019), Le vin et la dégustation intuitive aux éditions Féret (nov. 2019).

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