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Aigues-Mortes, cité médiévale et saline de Camargue
Aigues-Mortes Camargue fleur de sel
Escapades - Occitanie - Terre et mer - Tourisme

Aigues-Mortes, cité médiévale et saline de Camargue

Ici comme nulle part ailleurs, l’homme a dû dompter les caprices de la nature. Aigues-Mortes, cité fortifiée au cœur d’une terre sauvage et de marais salants, est un espace refuge pour plus de deux cents espèces d’oiseaux. Et de nombreuses espèces végétales protégées.

Ce sont les pêcheurs et sauniers qui ont construit l’histoire récente de la cité. D’abord, il y a le temps des échanges, des guerres et des croisades. Puis au XIIIe siècle, ce port a été choisi par Louis IX, futur Saint Louis. Et il devient alors port d’embarquement en Méditerranée.

Du temps où la Provence appartient à l’empire germanique et le Roussillon aux rois d’Aragon, Aigues-Mortes est échangée contre les terres de Sommières. La cité des eaux mortes – son sens originel – est alors située sur les rivages d’une immense lagune. Et elle communique avec la mer par les graus. Mais aussi avec le bras le plus occidental du Rhône par ses marais.

Un important centre d’échanges

Aigues-Mortes devient alors un centre d’échanges de premier plan avec les pays du Levant. C’est Louis IX qui a fait construire une chaussée endiguée. C’est alors le seul accès terrestre entre Aigues-Mortes et la terre ferme. Ce site a été défendu ultérieurement par la Tour Carbonnière. Puis Louis IX embarque pour la 7e croisade en 1248. Mais encore une ultime fois à Aigues-Mortes en 1270, lors de la 8e  croisade, peu avant sa mort. Enfin, le roi Saint Louis fera ensuite ériger la Tour de Constance afin de protéger la ville. Et au cours des guerres de religion, des protestants de Nîmes ont été enfermés dans la tour du Roi. Parmi eux, le chef des Camisards Abraham Mazel s’en est d’ailleurs échappé en 1705.

L’église gothique Notre-Dame-des-Sablons, ainsi nommée en raison des marécages sablonneux entourant Aigues-Mortes, est très ancienne. Les artistes Claude Viallat et Bernard Dhonneur y ont réalisé les vitraux sur verre antique. Ils sont en verres soufflés à la bouche et fait rare, dénués de plomb. La chapelle des Pénitents Blancs et celle des Pénitents Gris renferment des fresques classées de Xavier Sigalon. Mais encore, des œuvres d’Auguste Glaize retraçant le cycle de la vie de la Vierge. Quant aux remparts, ils se déroulent sur 1634 mètres autour de la ville.

Le plus vieux salin de Méditerranée

Entre sel et mer, le plus vieux salin de la Méditerranée s’étend aux pieds d’Aigues-Mortes. Ici, la vocation salinière remonte à l’Antiquité. La compagnie des Salins du Midi a été fondée en 1856. L’implantation même des salins rappelle que la Camargue est le plus important centre de production de sel français. Écologique avant l’heure, l’activité s’étire dans un milieu naturel protégé au cœur de la Camargue gardoise. Au début de l’été, quand le vent cesse de souffler, des paillettes d’une pureté exceptionnelle donnent naissance à la fleur de sel (photo d’ouverture). Récoltée à la main par les sauniers de Camargue, elle est l’or blanc des salins d’Aigues-Mortes. Car cette culture participe au maintien des zones humides et de la biodiversité.

Que ramener d’Aigues-Mortes ?

Pour finir, la fougasse d’Aigues-Mortes, une spécialité de la pâtisserie Poitavin. Et surtout au printemps, des asperges blanches Célestine. Toute l’année, on trouve la fleur de sel du Saunier de Camargue. Mais aussi la cuvée Pink Flamingo du Domaine Listel, propriété de Vranken-Pommery et du groupe Castel. Et cette propriété viticole se visite même en petit train pour les plus aventuriers. 

Christelle Zamora, d’autres versions de cet article ont été publiées dans les magazines Airlife, juin 2016, Midi Tourisme, Midi Libre, versions 2010 à 2016.


Christelle Zamora est une journaliste indépendante spécialisée dans le vin, la gastronomie et le tourisme. Elle a une formation de juriste en droit de la vigne et du vin, a suivi les cours du Wine and Spirit Education Trust (WSET), level 2 et 3. Impliquée dans la presse écrite de 1999 à ce jour, elle a co-écrit le Hors Série "1907-2007, un siècle rouge ardent" sur l'histoire du Midi rouge, période de fronde des vignerons languedociens et l'avancée de la mondialisation à compter des années 2000, pour Midi Libre. Pour ce titre, elle a intégré la rédaction des magazines pour 3 ans puis a été l'auteur d'un guide culturel. Parmi les artistes de la Bible de l'art singulier, éditions Livre d'Art en 2010. Elle a écrit plusieurs ouvrages dont "Limoux, vignoble d'histoire et de légendes" aux éditions Privat (nov. 2018), "Le vin en 365 jours" aux éditions PlayBac (oct. 2019), Le vin et la dégustation intuitive aux éditions Féret (nov. 2019).

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